L’IBPT se montre confiant sur le déploiement de la 5G en Belgique
Les réseaux mobiles sont plutôt performants en Belgique, mais le déploiement tardif de la 5G et de la fibre optique nous pénalisent au niveau européen. L’IBPT se veut rassurant : 2023 et 2024 permettront de résorber ce retard.
Le rapport annuel du régulateur des télécoms indique que la Belgique dispose d’une couverture 4G de qualité à l’intérieur des bâtiments. 99,9 % des ménages disposent ainsi d’une très bonne couverture près des murs. 97,3 % peuvent se targuer de disposer d’une excellente couverture dite deep indoor. C’est d’autant plus remarquable qu’actuellement, les puissances d’émission à Bruxelles sont très limitées et figurent parmi les plus strictes du monde.
Sans surprise, la densité de population fait que la Flandre bénéficie d’une couverture deep indoor nettement supérieure au sud du pays.
Mauvais élève en Europe
Mais alors, pourquoi figurons-nous alors à la 27e place du classement « Digital Economy & Society Index » de la Commission européenne ? En raison du déploiement tardif de la 5G, se désole le régulateur.
Si la Flandre s’est mise en ordre de bataille dès 2022, la Wallonie a tardé à légiférer (elle l’a fait à l’automne dernier, avec une mise en place toujours lente et poussive). Pas mieux pour Bruxelles, qui vient à peine d’autoriser le déploiement de la 5G sur son territoire, prévu selon toute vraisemblance pour l’été 2023.
L’IBPT optimiste
Pour l’IBPT, le score DESI va s’améliorer considérablement « à mesure que se concrétiseront les investissements prévus dans la 5G, la fibre optique et les technologies les plus avancées sur le câble ». Allusion aux évolutions promises tant au nord qu’au sud du pays des réseaux HFC (dits hybrides, combinant fibre optique et câble coaxial). Telenet dispose déjà d’un réseau 1 Gbps sur la quasi-totalité du territoire et va pouvoir augmenter les débits grâce à la norme DOCSIS 4 en attendant de remplacer le câble coaxial par la fibre optique au domicile.
Le futur propriétaire de VOO, Orange Belgium, poursuivra d’ailleurs la même stratégie. La modernisation du réseau VOO est en marché : 50% des foyers auront accès à 1 Gbps d’ici fin 2023. Le reste de la couverture pourrait encore prendre un an ou deux, selon la stratégie qui sera adoptée par Orange, notamment dans les zones blanches (principalement au sud du pays). Pendant ce temps, Proximus promet que 50 % des foyers auront accès à la fibre optique d’ici deux ans.
5G : une question de mois
Sur le dossier de la 5G, l’obligation de couvrir 70% du territoire s’impose aux opérateurs pour septembre 2023. Un an plus tard, la couverture devra avoir atteint 99,5%. Pour obtenir des vitesses plus élevées, il faudra également assurer la présence de fibre optique sur le site des antennes. Jusqu’ici, les vitesses maximales avancent encore en ordre dispersé d’une station à l’autre.
Proximus a déjà couvert de nombreuses villes en Flandre en 5G et devrait rapidement pouvoir activer la couverture 5G citadine (là où les besoins sont les plus importants) sur l’ensemble du territoire pour résoudre les problèmes de saturation des antennes 4G (notamment à Bruxelles et à Liège, où l’opérateur est leader). Le futur réseau 5G de Proximus est intimement lié à celui d’Orange, dont les réseaux mobiles sont désormais partagés sous l’égide de la joint-venture Mwingz.
Sur le front de la 5G, Telenet n’a pas perdu du temps. La couverture en Flandre est déjà très avancée, mais l’opérateur semble déjà ouvrir de très nombreux sites 5G pour ses clients et ceux de BASE en Wallonie. On peut ainsi capter la 5G sur de nombreux grands axes, dont l’E411, mais aussi dans des zones rurales. L’objectif est sans doute de préparer le terrain pour l’arrivée de Telenet en Wallonie via le réseau fixe câblé d’Orange en 2024, mais ce n’est pas le seul. En coulisse, Citymesh et DIGI préparent également leur arrivée comme 4e opérateur mobile. Le premier sera purement B2B. Le second ne cache pas ses ambitions de bousculer le marché B2C. La qualité des réseaux mobiles de Proximus, Orange et Telenet (qui s’est considérablement améliorée en Wallonie) est un argument de poids dans la future bataille.