En achetant TeleSign, Proximus prend des couleurs californiennes
BICS, la filiale télécom internationale de Proximus, dépense 230 millions de dollars pour entrer dans un marché très compétitif, à haut risque. Enfin !
C’est une jolie claque que Proximus distribue ce matin en achetant TeleSign, la plateforme spécialisée dans la communication entre applications et individus. Cette entreprise, basée à Los Angeles et qui dispose de bureaux à Belgrade, Londres, San Francisco et Pékin, peut se targuer d’avoir attiré 20 des 25 meilleurs sites et logiciels mobiles mondiaux dans son escarcelle. Il est d’ailleurs plus que probable que vous soyez indirectement client des solutions de TeleSign puisque le fer de lance de la start-up est de sécuriser des comptes via SMS, d’envoyer des alertes de sécurité en cas de tentative de fraude et de vérifier la validité de communications avec des méthodes d’identification intelligente.
L’audace de BICS est d’acquérir une entreprise qui vit dans un environnement particulièrement risqué et qui déploie une technologie évoluant à chaque instant. Demain, le modèle d’affaires de TeleSign pourrait subitement s’écrouler. Ou exploser. L’avènement des technologies RCS, VoLTE et VoWiFi est un exemple de challenge technique particulièrement complexe à relever.
Mais TeleSign est plutôt bien armée puisqu’elle a œuvré avec bon nombre de géants de la Silicon Valley et, actuellement, ses produits restent tout à fait à la pointe sur la communications entre application (service) et les individus disposant d’un smartphone. Le RCS, le SMS du futur, est un vecteur encore plus excitant dans l’échange de données entre un prestataire et un utilisateur. Encore faut-il sécuriser les deux bouts du tuyau.
Sous Didier Bellens, Belgacom n’aurait jamais entrepris une telle aventure puisqu’elle est sérieusement risquée. Sous Dominique Leroy, Proximus ose enfin. Pourvu que cette audace porte ses fruits !