Numericable s’installe dans la botte du Hainaut
Sept communes wallonnes dont le câble coaxial est géré par l’intercommunale AIESH vont enfin être numérisées. Les premières offres seront disponibles en janvier 2013.
Voo ne couvrira donc pas l’ensemble de la Wallonie. Numericable s’est effectivement emparé des 13.000 abonnés au câble de l’AIESH afin d’y déployer ses propositions commerciales. Il n’est pas encore précisé s’il s’agira des mêmes tarifs que ceux appliqués dans les quelques communes bruxelloises où Numericable est présent. Les habitants de Erquelinnes, Beaumont, Sivry-Rance, Momignies, Chimay, Froidchapelle et Couvin pourront accéder à la téléphonie mobile dès la fin de l’année. Les autres services seront accessibles en janvier 2013. Un lourd travail de modernisation est nécessaire dans cette région.
Le manque d’intérêt prononcé de Voo pour ces sept communes montre à quel point l’équilibre financier est précaire dans la branche télévisuelle et télécom de Tecteo. Les investissements consentis dans bon nombre de communes wallonnes ainsi que l’élaboration d’une offre de téléphonie mobile affaiblissent la capacité d’achat du groupe. Pour rappel, Voo a promis de livrer ses premières cartes SIM dès le début de l’année 2013.
L’autre information industrielle intéressante est cette confirmation que Numericable souhaite rester en Belgique et veut poursuivre des activités compétitives dans les trois régions du pays. L’ouverture du câble pourrait permettre à l’opérateur d’être présent partout. Mais oseront-ils s’aventurer en terres ennemies sachant que Voo et Telenet peuvent également emprunter le chemin inverse avec d’autres moyens.
Cette ouverture du câble est encore théorique. Pourtant, si Numéricâble s’aventurait dans des communes VOO ou Telenet, l’opérateur pourrait exercer une pression vers le bas sur les prix exorbitants pratiqués par les deux autres. Encore faut-il connaître les tarifs de location du réseau qui seront pratiqués.
Numéricâble est difficile à comparer à VOO ou Telenet. L’opérateur, sous l’impulsion de son ancien DG Pascal Dormal, a toujours joué sur un tout autre créneau, celui du low cost (prix cassés, call center délocalisé) mais aussi celui d’une technologie avancée (vitesses de 100 Mbps depuis longtemps). L’ex-Coditel a d’ailleurs très tôt signé l’abandon de la redevance analogique, l’intégrant dans des packs clairs, sans options inutiles.
De plus, le dossier de la libéralisation du câble risque de se heurter à une certaine résistance industrielle et politique. Malgré un dossier en béton, Numéricâble (Altice à l’époque) n’a pas obtenu l’accès au câble wallon lors de l’appel d’offre qui a permis à VOO de voir le jour. Si les centres de décision de Tecteo sont à Liège (PS) et à Charleroi (PS), ce n’est certainement pas le fruit d’un appel d’offres d’une limpidité exemplaire.