Les animaux de Mobistar, un bel outil de rétention
Les 160.000 consommateurs séduits par la nouvelle gamme de produits de l’entreprise sont pour la vaste majorité déjà clients chez l’opérateur. L’offre télévisée va, elle, connaître un second souffle.
A l’heure d’écrire ces lignes, la Bourse de Bruxelles sanctionne sévèrement l’action Mobistar avec une chute de plus de 8%. Pourtant, dans un marché saturé, ses performances commerciales sont stables avec 4,4 millions de clients, ce qui constitue une très légère progression trimestrielle. Mais c’est davantage dans le segment machine-to-machine et via un contrat corporate avec Irisnet que la progression est la plus marquée. Bien entendu, après des années de croissance fulgurante, ces maigres bonnes nouvelles déçoivent les actionnaires. Soit. Il est vrai que la plupart des indicateurs financiers sont en baisse relativement marquée. Le bénéfice net du groupe chute de 20% et descend en dessous des 100 millions d’euros en six mois.
On dénombre 77.500 lignes ADSL chez Mobistar en hausse de 8.500 sur un an. 31.000 Belges regardent la télévision satellitaire de l’opérateur. Pour un acteur comme Mobistar, ces résultats restent insuffisants. C’est pourquoi une stratégie d’amélioration de l’activation des nouveaux clients et un budget marketing à nouveau à la hauteur sont dégagés afin de renouer avec une croissance suffisamment élevée pour compenser les investissements consentis. On attendait éventuellement un accord avec les câblos pour l’exploitation de la voie coaxiale afin de toucher bien plus de consommateurs. Il n’en est rien pour l’instant.
Ne nous y trompons pas, ce sont des mauvais résultats pour Mobistar. Outre les « 160.000 clients séduits par la nouvelle gamme » qui sont d’anciens clients qui ont migrés vers une nouvelle offre, Mobistar justifie une fois de plus la baisse de son résultat par « l’impact régulatoire ». Cela fait plusieurs trimestres que c’est la même rengaine. J’en déduis que la baisse liée à l’impact régulatoire n’a pas pu être compensée par les recrutement de nouveaux clients. C’est donc clairement mauvais et le marché ne s’y est pas trompé en sanctionnant lourdement Mobistar.
Ils ne font finalement que récolter les fruits d’une politique d’innovation 0 : quand on a rien de neuf à proposer à ses clients, ceux-ci vont voir ailleurs.