Selon l’IBPT, le prix des télécommunications mobiles a chuté de 12% en un an
Le point noir reste le taux de pénétration catastrophique de l’internet mobile malgré une couverture 3G confortable et un large parc d’appareils compatibles. Les tarifs devraient continuer de baisser.
En six points, le régulateur belge tire un bilan de ses actions au travers de quelques statistiques bien choisies. La Belgique évolue enfin vers plus de compétition et d’investissements mais souffre toujours d’un retard phénoménal sur des technologies mobiles qui sont devenues communes chez nos voisins.
Premier point positif: globalement, 11 opérateurs ont déposé 1,48 milliard d’euros sur la table pour faire évoluer leur réseau et leurs services, ce qui correspond à une progression de 19% par rapport à 2010 et ce, malgré une diminution de 3% du chiffre d’affaires à 7,65 milliards d’euros. L’emploi, lui, reste stable avec plus de 19 000 équivalents temps plein. Malgré une crise économique appuyée, les principaux acteurs des télécoms belges ont poursuivi des programmes ambitieux de développement. Il est toutefois utile de préciser que dans ces chiffres, Belgacom tient une place prépondérante, si pas largement majoritaire. Belgacom emploie 15.800 équivalents temps plein, investit 750 millions d’euros et affiche des revenus à hauteur de 6,4 milliards d’euros.
Du point de vue de la téléphonie fixe, on constate une baisse de 5% de prix de la minute à 4,31 cents alors qu’elle était encore de 4,54 en 2010. Il faut dire que le chiffre d’affaires dans ce segment diminue de 10% chaque année depuis 2006 et que le volume plonge pour arriver à 11,83 milliards de minutes. Venons-en à la téléphonie mobile où les 60 secondes sont désormais facturées 13,8 cents alors qu’elles valaient encore 15,6 cents en 2010. La bonne nouvelle est la conséquence de la baisse des prix de terminaison de 39%, ce qui a causé un impact de 130 millions d’euros sur les revenus des opérateurs. Mais vu la poursuite de la diminution jusqu’en 2013, on peut s’attendre à de nouveaux ajustements en faveur du consommateur.
Le nombre de minutes vocales en mobile a grimpé de 2% pour atteindre 14,86 milliards. Les trois opérateurs comptabilisent plus de 12,5 millions de lignes actives. Néanmoins, on peut estimer que Base fausse cette statistique avec près d’un million de clients inactifs. Enfin, et c’est un peu à contre-courant de ce qui se passe dans le monde, le SMS a connu une progression de 17% avec 145 messages par abonnés actifs. En moyenne, le SMS coûte 2 cents (-17%), ce qui provoque une chute dans le chiffre d’affaires à 422,5 millions d’euros (-4,7%). La montée de l’utilisation des messages courts s’explique par la trop faible évolution vers les messageries instantanées en ligne.
En effet, même si l’utilisation de la 3G augmente de 117% en 2011, la Belgique affiche une piètre 22ième place européenne en terme de pénétration. Seuls 12,9% des abonnés exploitent l’internet mobile. C’était bien pire en 2010 puisque nous sommes passés de 792 559 à 1 717 918 utilisateurs. Les revenus de ce segment atteignent 305 millions d’euros, en progression de 32%. Désormais, les données mobiles constituent 8% du chiffre d’affaires global des opérateurs contre 6% un an auparavant. Un client moyen dépense 7,5 euros par mois pour sa connexion mobile. Beaucoup de chemin doit encore être parcouru. Parfois au niveau des prix pratiqués, parfois au niveau de la couverture et des débits. Espérons que la 4G puisse bousculer cette position peu enviable.
Terminons cette salve de chiffres par un peu plus de positif: les offres conjointes sont toujours plus populaires avec 49% des ménages ayant succombé à un pack. En juin 2011, 30% des connexions fixes haut débit atteignaient 30mbps et plus. Dans ce cadre, la Belgique occupe la troisième place derrière la Lituanie et la Roumanie. En 2012, nous devrions pulvériser cette donnée puisque tant Belgacom que Telenet ne proposent plus que des offres à minimum 30 mbps. Autre fait à ne pas oublier: Belgacom n’est pas leader sur l’internet haut débit: le câble s’accapare 47,1% du marché tandis que l’opérateur public n’en dispose que de 41,6%.