La fragmentation d’Android en statistiques
En laissant une totale liberté de mouvement aux constructeurs dans leur intégration du système Android, Google se retrouve aujourd’hui face à un problème : le nombre de terminaux basés sur Android 1.5 est supérieur à ceux en version 2.1. Un véritable casse-tête pour le fournisseur et les développeurs. Voire un risque pour la sécurité des utilisateurs.
Google vient de publier des informations assez précises et précieuses, les statistiques de répartition des versions d’Android sur le marché. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la fragmentation est la règle.
Officiellement, la page publiée sur le site Android.com à quelques jours de Google I/O a pour but d’informer les développeurs de la répartition des OS, de manière à établir des priorités dans la création d’applications. Officieusement, elle donne un aperçu inquiétant de la situation, notamment à destination des équipementiers. Face à Apple, Palm et, dans une moindre mesure (car dépendant là des opérateurs) RIM, Google se retrouve face à une disparité des éditions de son OS néfaste à son propre écosystème. Les statistiques publiées se basent sur la fréquentation d’Android Market durant 15 jours. Elles ont été arrêtées à la date du 3 mai. Enseignements ? Android 1.5 reste le principal système installé, il équipe 37,2 % des smartphones, contre 32,4 pour Android 2.1 (Nexus One, HTC Desire, etc.). Android 1.6 (Sony Ericsson X10, HTC Hero) représente 29,4 % du parc.
Pour l’heure, dans la coulisse, Google travaille avec ses partenaires autour d’une stratégie d’uniformisation des « updates » pour réduire la fragmentation. Dans les faits, nombre de constructeurs – à plus forte raison sur le marché du bas de gamme – n’accordent aucune importance à cette évolutivité. Imagine-t-on vraiment LG passer deux années à faire évoluer des terminaux vendus à très bas prix ? L’équation est d’autant plus compliquée que les sur-couches développées par les constructeurs (HTC, Dell, Sony Ericsson) nécessitent un temps d’adaptation variable. Une mise à jour du système ne peut pas se faire sans que les interfaces personnalisées ne soient elles-même mises à niveau.
A quelques jours de l’ouverture du Google I/O, qui devrait ouvrir la voie à Android 2.2 sur le Nexus One, Google doit sérieusement réfléchir à un mode de distribution centralisé des mises à niveau du système d’exploitation. Au-delà de l’évolutivité de l’OS et de l’intérêt des développeurs, il en va également de la sécurisation d’Android, comme de tout autre système – fixe ou mobile – voué à Internet.
A noter qu’à l’occasion du Google I/O, qui se tient à San Francisco les 19 et 20 mai, nous recueillerons les impressions du belge Michaël Uyttersprot, auteur d’applications Android comme celle de la STIB.
Il serait temps qu’on oublie les interfaces personnalisées des constructeurs (HTC, SE,…) et qu’on en revienne à des interfaces standards, ouvertes et maintenues par les développeurs… chacun son métier!
Et surtout, il y en a marre de devoir bidouiller son téléphone (rootage) pour en avoir le contrôle total!
Après tout, nous sommes avec un noyau GNU/Linux. Quand on voit l’offre des différentes interfaces graphique qui existent sur cet OS et la facilité de passer de l’une à l’autre, je ne vois pas la difficulté de réitérer la même chose sur Android?
Je rêve du jours ou je pourrai librement faire mes mises à jours directement chez Google et ensuite pouvoir choisir, sur le Market, l’interface de mon choix…
« Et surtout, il y en a marre de devoir bidouiller son téléphone (rootage) pour en avoir le contrôle total! »
Tu t’attendais réellement à autre chose venant de Google?
Google et Apple ne sont pas si différents … Google essaie juste de faire mieux passer le suppositoire 🙂
Tu n’a pas compris l’intervention de COSTALFY, Florent …Celui-ci disait que ce sont les constructeurs qui brident les téléphones, pas le fabriquant d’Android
merci @mouts ^_^
Au temps pour moi 🙂
Ma comparaison reste tout de même appropriée me semble-t-il.
A quand quelques mots sur ce blog du plus populaire des Androïd à savoir le HTC Desire?
A quand un terminal avec os Android avec la possibilité de pouvoir faire les mises à jour directement chez Google comme on peut le faire avec un pc?
Google a fait une énorme bêtise en laissant toute lattitude aux constructeurs quand à l’utilisation de
son os, les utilisateurs se retrouvent maintenant avec des terminaux dont l’os est déjà dépassé au moment de la commercialisation de l’appareil,
en plus il faut attendre parfois des mois pour avoir une mise à jour, celle-ci étant laissée à discrétion des constructeurs et de leur sur-couche maison.
Merci Google, l’intention était louable, mais…
Androïd n’est pas plus ouvert que Mac OS. C’est un peu naïf d’avoir cru cela. Cet OS est purement marketing comme tous les autres. C’est pour faire de l’argent.
Ah, ça faisait longtemps. Un bon petit troll ! 🙂 🙂
Le noyau Linux d’Android ne vient pas de revenir à bon port ?
http://www.silicon.fr/fr/news/2010/04/19/le_code_android_de_retour_sous_linux
Il y a un gestionnaire de fichiers d’origine sur un GSM Androïd? Faut pas le rooter/jailbreaker dans certains pays pour avoir accès aux applications payantes? On ne doit pas bidouiller pour mettre une alarme de son choix? On garde sa garantie si on met une autre ROM? Tous les appareils ont droit aux mêmes mises à jour que celles du Nexus One? Etc.
Il n’y aura jamais un OS pleinement ouvert. C’est utopique vu que le consommateur a d’abord affaire avec le constructeur de l’appareil acheté qui lui est tout sauf « ouvert » et philanthrope.
Android a des fondations opensource. Les limitations imposées dans le système installé sur le téléphone sont tout à fait autre chose. D’où la quête du « root », utilisateur grâce auquel les bidouilleurs cherchent à prendre le contrôle du système Linux sur les terminaux Android. Avec les risques qu’on sait pour la sécurité du terminal. Avec ce « root », on pourra installer n’importe quelle image système (ROM) sur le X10, par exemple.
En effet, ni webOS, ni Android, ni même LiMo – qui sont basés sur Linux – ne sont des systèmes totalement « ouverts ». (Symbian l’est sans doute un peu plus) S’ils l’étaient, les opérateurs ne joueraient pas le jeu de la commercialisation.
@Cedric Godart: l’article que tu cites est assez mal renseigné, parce qu’en fait le fork de google ne concerne pas des pilotes, mais le coeur du noyau.
Par ailleurs, le travail pour réintégrer une telle quantité de modifs ne s’annonce pas si facile que l’article veut bien le dire. Et il va falloir plus que quelques développeurs prêtés par google pour remettre les choses en ordre. Je pense qu’il s’agit (comme ça a été le cas pour Hyper V avec Microsoft il n’y a pas longtemps) d’une annonce avant tout destinée à rassurer, mais sans beaucoup de fond pour l’instant.
En plus, google a dit clairement il n’y a pas longtemps que sa priorité numéro un sur Android serait toujours de pouvoir sortir ses systèmes rapidement pour répondre aux besoins de son marché, et pas de proposer ses patch aux reviewers Linux. Donc ça ne changera pas…
Merci pour l’info Hervé ! Très instructif !
En fait je n’ai rien contre Android, maiss je pense que si j’étais dans leur situation, je privilégierais aussi le fait de sortir des releases rapidement, en tout cas pour l’instant parce que la compétition avec l’iPhone est assez importante.
Ils vont sans doute essayer de vraiment se recaler avec le kernel un peu plus tard, mais je pense que pour le moment ils n’ont pas trop le temps (froyo va sortir dans peu de temps, si je ne me trompe pas). Et puis faire accepter certaines de leurs modifs dans le noyeau va sans doute demander pas mal de négociation de leur part sur des points techniques, sachant que les développeurs du kernel cherchent avant tout à avoir un noyau optimisé pour un système de type PC, ce qui n’est pas l’objectif d’Android.
Cela dit, en parcourant la liste de discussion du kernel, les discussions sont en ce moment très actives sur un patch concernant le modèle de sécurité (suspend/block API). Mais ça confirme ce que je dis ici: ça met en jeu pas mal de « négociations » entre le développeur de google et les autres développeurs. Donc tout ceci prendra du temps…