Le Palm Pré arrive en France. WebOS évolue en pleine tempête.
Apparition surprise de Jon Rubinstein ce vendredi à l’occasion des Palm Developer Days : « I’m still here » (je suis toujours là), coupant l’herbe sous le pied aux rumeurs de démission du PDG de la toujours plus fragile société. Ce week-end, il n’est pas tout à fait question de spéculations sur la vente, mais sur l’évolution d’un système d’exploitation mobile WebOS.
Après la livraison du PDK (kit de développement de jeux) et d’ARES, un SDK utilisable directement depuis un navigateur web, les 150 développeurs présents à Sunnyvale attendaient des annonces fortes afin de conforter leur attachement à la plateforme, malgré son maigre succès de foule jusqu’ici.
Palm rassure et dévoile de jolies cartes. Son image a certes été ternie par l’actualité économique et financière, mais son engagement – envers les développeurs et les utilisateurs – semble rester intact. La semaine prochaine, SFR mettra en vente les Palm Pre Plus et Pixi en France. D’autres terminaux devraient être dévoilés dans la foulée.
Les Palm Developer Days n’ont semble-t-il pas déçu les participants, en l’absence d’annonce de nouveaux smartphones et terminaux mobiles. Dès l’automne, WebOS (système d’exploitation basé, tout comme Android, sur Linux et doté d’une couche supplémentaire non libre) sera garni de nouvelles API permettant notamment l’accès au microphone et au capteur photo. Cela signifie que des applications comme Shazam, Skype, des lecteurs de codes-barres et même des logiciels de voix sur IP pourront être développés (SIP par exemple) : il est temps. Palm va également offrir un « media indexer », permettant de développer des applications de création audio et vidéo. Du côté des réseaux, WebOS disposera nativement d’un accès Bonjour/Zeroconf et d’APIS de crypto/sécurité. Enfin, le SPP Bluetooth permettra d’étendre les possibilités de la connectivité Bluetooth de l’appareil à des accessoires comme un clavier sans fils.
Là où Android, RIM (Blackberry) et l’iPhone poussent les développeurs à préférer une application native à une webapp, Palm prend le chemin de l’universalité et la… flexibilité. Les développeurs auront accès aux spécifications les plus récentes du HTML5. Parmi elles, on pense aux transitions CSS accélérées par le matériel et à webGL. Les services d’arrière-plan reçoivent également un soin tout particulier avec pour objectif un traitement accéléré et facilité aux données, des évolutions jusque là réservées aux applications tierces (homebrew) développées en dehors du circuit de développement officiel.
Une nouvelle interface fait son apparition pour le stockage et la synchronisation des données, db8. Des logiciels appelés à synchronisation un volume important de données (comme les clients de courriel), pourront non seulement utiliser les services d’arrière-plan javascript, mais également db8 pour effectuer une synchronisation plus efficace/rapide de la base locale au « nuage » et vice-versa.
Un autre outil qui semble avoir fait sensation auprès des développeurs est le « Mojo Core ». Son but : apporter des fonctionnalités propres à WebOS à des applications web existantes, sans devoir ré-écrire toute l’application. Parmi ces services, citons la géolocalisation, le stockage local, le cache d’application, y compris des éléments d’interface graphique. La « web app » aura accès à l’ensemble de ces fonctions natives dès qu’elle détectera l’utilisation d’un appareil sous WebOS.
Ces Palm Developer Days ont également été l’occasion d’annoncer un « Hot Apps Marketing Kit » et un « Hot Apps Pride Kit », deux initiatives visant à attirer les vocations dans l’écosystème WebOS. Objectif : une meilleure visibilité à la fois dans le Palm App Catalog, sur le web et les réseaux sociaux : bannières, icônes, statistiques. Palm Hot Apps met en effet 1 millions de dollars US sur la table pour se faire une beauté. La date limite d’inscription est pour l’occasion repoussée au 30 juin prochain. Le développeur de l’application WebOS la plus téléchargée d’ici là recevra 100 000 USD. Idem pour celui qui aura généré le plus de revenus. Les 20 suivants recevront 10 000 USD, contre 1 000 pour les 200 suivants. Les explications sont détaillées sur le site developer.palm.com.
S’il n’est toujours pas question d’offrir le Palm Pré en Belgique, nos voisins français pourront l’acquérir dès le 27 avril prochain auprès de l’opérateur SFR, lequel a organisé en mars dernier un concours lui aussi destiné à la création d’applications natives. Résultat : outre 3 applications SFR, des noms comme les Pages Jaunes, CiéShowTime, 20minutes, Sports.fr, Le Monde, Première et Public.
Un contexte financier difficile
Depuis plusieurs semaines, Palm fait l’objet d’insistantes rumeurs de cession. Le groupe n’est pas parvenu à établir des partenariats viables avec Sprint, Palm et Telefonica en Europe pour doper les ventes de son Palm Pré.
Vendredi, le groupe californien grimpait pourtant de 4,1% : on dit qu’il semble intéresser le chinois Lenovo. Il pourrait pourrait payer jusqu’à USD 1,3 milliard pour Palm, selon Reuters. L’actualité a été bousculée pour le constructeur cette semaine : des rumeurs évoquaient le départ de Jon Rubinstein, l’homme providentiel venu d’Apple. Sa présence à aux Developer Days est venue démentir l’information publiée par les quotidiens économiques américains ces derniers jours.
S’il semblait y avoir consensus sur l’intérêt commun, HTC semble avoir décliné toute intention d’avaler la société ou son système d’exploitation. Le PDG a également rappelé qu’il n’était pas opposé à offrir à d’autres constructeurs l’accès à WebOS, comme PalmOS fut naguère utilisé par Sony et d’autres acteurs du marché des PDA. Un autre parfait repreneur pourrait être RIM qui, malgré l’annonce imminente de Blackberry OS 6.0 (et son navigateur Webkit) cette semaine, aurait bien besoin d’une cure de jouvence en matière de système d’exploitation… tactile. Huawei serait également intéressé.
En attendant, Rubinstein rappelle que sa société peut assurer elle-même son avenir. Il suffirait à l’en croire « d’être patient », la transition entre l’ancien Palm et la nouvelle stratégie n’étant pas encore pleinement assurée. Les investisseurs attendaient sans doute des résultats plus rapides.
RIP
Ben moi, je l’attends avec impatience… Si, si!
Une idée de date pour la Belgique?
Quid de son autonomie? Et d’une utilisation purement pro?
Merci 🙂
Terminal indisponible pour l’instant en version 3G européenne. Aucune idée de son autonomie. Quant à sa disponibilité en Belgique, idem. Les modèles SFR seront « simlockés ». Il faudra donc l’acquérir en Allemagne via O2 dès sa sortie (mai/juin).
Pour info, il est déjà dispo depuis quelques mois en allemagne, et non simlocké.
l’autonomie n’est pas on point fort j’ai en peur …
Le Pré oui. Le Pré Plus, pas encore. 🙂
28.04.2010, 22h33
« pré plus » …
il va avoir du succès en francophonie avec un nom pareil :-))
Je corrige mon pseudo !
Avec Dêsirê je ne me reconnaissais plus .