Apple présente son iPad: zéro surprise
Apple a enfin officialisé sa tablette ce soir lors d’une traditionnelle keynote. 10 pouces, de 16 à 64 Go, web, vidéos, iBooks, compatibilité avec les apps iPhones et c’est à peu près tout. Hormis le prix (à partir de 499$), pas de surprises !
La keynote de ce soir était exclusivement consacrée à la nouvelle tablette: l’iPad. Point d’iPhone OS 4.0 ou d’iLife 2010 donc. Eu égards aux précédentes keynote, le traditionnel « one more thing » a manqué aux aficionados de la marque à la pomme. D’autant que le hardware de l’iPad est loin de révolutionner le marché.
Pour résumer, cet iPad qui n’est vraiment pas borderless sera doté d’un écran de 10 pouces, d’une mémoire de 16, 32 ou 64 Go, d’un processeur Apple d’1Ghz, d’une autonomie de 10h d’utilisation et d’un mois en veille (!), d’un accéléromètre du wifi et de la 3G (en option). Son interface similaire à celle de l’iPhone permettra de surfer, de consulter son agenda ou ses mails, de visionner des photos, des vidéos… et des livres. Seule vraie innovation par rapport à un iPhone si l’on oublie la disponibilité d’une version spéciale d’iWork dont l’utilité nous semble toute relative.
En attendant ses propres applications, la tablette Apple sera capable de faire tourner toutes les applications conçues pour l’iPhone soit en taille réelle soit en doublant les pixels. Ses deux seuls avantages par rapport à un simple iPhone sont la taille de l’écran et le processeur plus puissant. De quoi créer de super jeux pour l’iPhone ? Bof.
La seule surprise vient du prix. Mais il est directement lié à l’absence de fonctions réellement innovantes. Aux USA, le prix de base sera de 499$ pour la version 16 Go. Raisonnable donc mais rajoutez 100$ pour doubler la capacité et/ou 130$ pour l’ajout d’une simple puce 3G (la version de base n’est que wifi) et on culmine à 829$ pour la version 3G 64Go ! Compte tenu du cours de l’Euro selon Apple, on peut donc s’attendre à un prix de départ de 499€ en Europe lorsque la tablette sera disponible en juin.
L’iTab et son iBook Store joueront-ils un rôle aussi important que celui de l’iTunes Store dans l’évolution du monde musical ? Difficile de le prédire mais il faut toutefois remarquer que, cette fois, Apple ne joue pas le rôle de précurseur: le kindle d’Amazon fait déjà un carton incroyable comme l’a élégamment rappelé Steve Jobs en introduction. Mais faut-il réellement révolutionner le marché pour réussir ? Sans doute pas. Si l’iPad trouve difficilement sa place entre l’iPhone et le Macbook, quoi qu’en dise Steve Jobs, il jouera peut-être un rôle de porte d’entrée supplémentaire à l’univers Mac pour tout un tas de switcheurs potentiels. Dernière information de la soirée, l’iPad ne sera pas simlocké. Génial pour ceux qui traverseront l’Atlantique à la recherche d’un… nouveau cadre photo numérique.
J’ai entendu mot pour mot le même discours lors de la sortie du premier iPod. On connait désormais la suite d’ l’histoire…
Pas d’accord. J’étais en 2001 à la conférence de presse de lancement de l’iPod. Nous étions relativement enthousiastes, tous, malgré un petit défaut. Il ne fonctionnait que sur Mac en Firewire… 🙂
On est ici face à quelque chose qui va, une fois encore, provoquer une rupture sur le marché.
Il faut saluer le travail. Certes, c’est imparfait, mais souvenons-nous des premiers iPod, en effet…
D’un point de vue marketing, Apple continue de faire ce qu’il fait depuis sa naissance : démocratiser, vulgariser une technologie en la rendant accessible à tous et pas seulement aux geeks. Avec l’iPad, ils vont ouvrir le concept initié par l’iPod à de nouveaux segments de marché en remplissant (ou en créant) un besoin chez les consommateurs qui ne voyaient pas d’utilité à l’iPod ou l’iPhone.
La force d’Apple, c’est précisément cette capacité à s’adresser au grand public dans son ensemble là où même un Google ne parvient parfois pas à dépasser le seuil des passionnés de nouvelles technologies.
A cet égard, les premières applications présentées lors de la keynote sont révélatrices : jeux vidéo (alors qu’Apple est historiquement très faible sur ce segment), New York Times (facteur de crédibilisation instantanée), suite iWorks etc.
L’iPad n’a, dans le fond, pas besoin d’être révolutionnaire d’un point de vue technologique. Son seul positionnement suffit à Apple pour que la firme de Steve Jobs poursuive sa marche en avant. C’est là que réside la puissance d’une grande marque.
Et bien alors la… moi pas être convaincu du tout!
Que ce soit pour moi ou mon entourage, je ne vois vraiment pas l’utilité d’un tel appareil. Mais je peux me tromper bien sur.
Jouer aux jeux iPhone avec un doublement de pixel?!? heuu utilité? ca va être beau les gros pixels. :p Vous vous voyez entrain de tourner un bazar de 10′ entre les mains pour les jeux utilisant l’accéléromètre?
On ne parle bien entendu pas de support du flash, donc ca ne remplace en rien un PC, ni même un netbook…
Vive la perte d’espace quand on voit les écarts/vides entre les icones.
Enfin, perso, j’arrive vraiment pas à voir l’utilité. Mais le produit est très jeune et on pourrait avoir des surprises dans l’avenir… (je n’aimais pas l’iPhone v1, ni le v2, mais le 3GS(jailbreaké) ne me quitte plus! 😉 )
Ce qui par contre me dérange, même si j’avoue être très positif sur les perspectives de l’appareil, c’est l’acharnement d’Apple contre Adobe.
Plus globalement, symboliquement, en refusant qu’un greffon Flash s’introduise sur ses machines, c’est une politique délirante de contrôle du système d’exploitation qui semble se généraliser, après l’iPhone. S’il s’était agi de remplacer Flash par un standard libre du web comme Ogg Theora, OK, mais c’est pour imposer le H.264. Ce format-là qui handicape désormais Firefox, ne serait-ce que pour Youtube et Vimeo.
J’ose espérer que Mac OS X, qui doit beaucoup à Free BSD et bon nombre d’autres projets opensource, ne sombrera pas corps et âme dans cette politique de contrôle total du système. Il serait sans doute plus habile, fair play, apprécié, d’aider Adobe à coder un greffon Flash moins bogué…
@Cédric : malheureusement, je crains qu’il ne soit pas dans les projets d’Apple de permettre le support de Flash sur sa plateforme mobile.
Ceci étant, on peut aussi se poser la question de l’avenir de flash. Avec l’arrivée du HTML5, beaucoup de choses risque de changer et Apple va probablement perdre au moins une partie du contrôle de sa plateforme mobile.
Je vous suis de temps en temps sur Belgique mobile. Je trouve que vous avez de bonnes infos, mais la façon dont les billets sont rédigés me dérange. On a l’impression que vous êtes de mauvais humeur tout le temps, vous utilisez souvent un ton ironique critique. Toujours se plaindre de tout…
Maintenant ça n’est peut-être pas ce que vous voulez transmettre (je suppose), mais PERSONNELEMENT c’est ce que je ressens. C’est tout simplement dommage.
@Gregu Tout à fait d’accord. On peut très bien se passer de Flash : Adobe a bien d’autres cartes à jouer. Mais globalement, j’ai du mal, en qualité d’observateur, à laisser passer ces ségrégations. Si Microsoft agissait de la sorte, il s’attirerait les foudres du secteur.
Avec Apple, visiblement, il y a une sorte d’aveuglement généralisé des observateurs : « Ce qu’ils font est bien, il n’y a pas à discuter. » Le HTML5 va changer beaucoup de choses, certes, mais le H.264 est tout sauf une norme libre. Le mouvement récent de Youtube et Vimeo empêche d’ailleurs aux utilisateurs de Firefox de bénéficier des vidéos « HTML5 », Firefox n’étant pas compatible nativement avec H.264 (pour des raisons de $$$). Seuls Chrome, IE et Safari y auront accès.
La rixe « Apple vs Adobe » est pénible. Adobe a fait beaucoup (avec Photoshop notamment) pour garder les créatifs sur cette plateforme. Il serait aujourd’hui assez fair play et simple de les aider à améliorer Flash plutôt que de se gausser de leur technologie lors d’une présentation publique. C’est de très mauvais goût : dans le secteur, le vent peut vite tourner…
@Pierre
Une vision critique du secteur vous dérange ? 🙂 🙂 Vous préférez un site web dont le travail consiste à copier/coller les communiqués de presse des éditeurs/constructeurs ? Ce n’est pas notre vocation, ligne éditoriale. Nous avons choisi de l’ouvrir quand on l’estime nécessaire – quitte à déplaire, quitte à avoir tort -. Ce n’est, évidemment, pas une généralité…
@Cedric : bon, on s’écarte un peu du sujet mais dans une certaine mesure je peux comprendre la position d’Apple qui consiste à garder le contrôle de sa plateforme. Je comprend ton argument sur le fait qu’Apple devrait être plus reconnaissant vis à vis d’Adobe mais il faut aussi se rendre compte du virage entamé depuis quelques années par Apple. On ne peut plus vraiment dire qu’il s’agit d’un fabricant d’ordinateurs, Apple devient de plus en plus un fabricant d’électronique grand public (avec une gamme d’ordinateurs dans son offre). Mais les applications pro, en dehors de la suite qu’Apple elle même édite, ne semble plus être la priorité.
Quand il s’agit de produits grand public que l’on veut garder simple d’emploi, il me semble raisonnable de vouloir cadenasser au moins un peu sa plateforme. Quand tu vois le souk que c’est du côté de Windows, ces millions d’applications écrites n’importe comment, qui font n’importe quoi, les problèmes de comptabilité, de sécurité, je comprend la position d’Apple. Cela ne veut toutefois pas dire que je l’approuve mais bon après tout, Apple est une société commerciale, elle est là pour faire du cash, point barre.
Pour le H.264, je ne connais pas suffisamment la matière mais tout le monde joue avec son format propriétaire, non ?
H.264, un lien intéressant pour comprendre la problématique industrielle (brevets notamment)
http://www.01net.com/editorial/511570/html5-ce-codec-h-264-qui-alarme-mozilla/
🙂
Mmh pour le flash je les comprends à la limite… Il pourrait peut-être au moins laisser le choix a l’utilisateur de linstaller ou non. Mais une chose est sure, dés qu’il y a une autre solution viable qui sort je saute dessus ! La prise en charge de flash sous mac os est une catastrophe . Que ce soit sur mon iBook G3 ou c’est inutilisable ou sur un iMac C2D 3.06ghz ou ça plante souvent, erreur du lecteur vidéo etc etc… Remarquez que sur les netbook atom sous Windows c’est assez drôle aussi, celui de mon beau père mouline a 100% quand il est sur YouTube, pour une malheureuse vidéo en qualité médiocre… Vivement une alternative, pour toutes les plateformes!
La guéguerre Adobe-Apple n’est pas une guerre idéologique, c’est un affrontement commercial. Donner l’accès à Flash c’est se tirer une balle dans le pied en ouvrant les portes à un concurrent potentiel de l’AppStore. Avec Flash sur iPhone ce sont des milliers d’applications qui pourraient être mise à la disposition de l’iPhone sans qu’Apple ne puisse intervenir. Plus de « censure » d’application et plus d’argent issu de la vente d’application donc à moins qu’Adobe n’accepte de rentrer dans un schéma défini par Apple, on ne verra probablement jamais de Flash sur l’iPhone.