L’insolent Samsung Mobile défie la crise
Vous avez dit crise ? Pas pour Samsung. Le constructeur sud-coréen publiait ce vendredi un bénéfice net record, plus de 2 milliars d’euros. Sur le marché du mobile, il occuperait la seconde place avec plus de 20 %. Satisfecit également pour LG et vague d’espoir pour 2 anciens combattants, Motorola et Sony Ericsson.
Le trimestre record de Samsung est d’autant plus limpide si on le met en parallèle avec le bénéfice 2008 à la même époque, 1.220 milliards de wons contre 2,12 aujourd’hui. Dans les mois à venir, le groupe envisage un retour de la croissance à deux chiffres sur le marché des ordinateurs et des téléphones mobiles. Il pourrait atteindre 20 % pour les téléviseurs.
Si Nokia conserve toujours une très nette longueur d’avance (37%), Samsung s’en rapproche désormais trimestre après trimestre, avançant 20,8 % de parts de marché. Le Coréen réalise un record de ventes avec 60,2 millions de terminaux au troisième trimestre. Cette croissance s’opère à la fois sur les marchés mûrs (Europe de l’Ouest, Asie, Amérique) et émergents. « La trésorerie de Samsung est forte. Les pubs massives, en affichage, en télé. Samsung achète sa part de marché, notamment chez nous en Belgique ! », nous confie un spécialiste du secteur, sous couvert d’anonymat.
Retour à la croissance ?
Le retour à la croissance envisagé par Samsung est-il à nos portes ? Oui, pour Strategy Analytics, qui prévoit une hausse de 3% des ventes en fin d’année (291 millions de téléphones). Deux freins à l’innovation : des stocks élevés et un marché bien encombré, ce qui va conduire à une baisse des prix début 2010, « impactant » directement les résultats des constructeurs.
Apple a atteint un plus haut historique, à plus de 2,5% du marché. Tout comme Samsung, l’autre Coréen, LG Electronics, poursuit sa croissance des ventes à 37%. Il est désormais numéro 3 du secteur, devant Motorola et Sony Ericsson, dont les ventes ont été réduites de 50 % en un an. C’est le 7e trimestre consécutif de recul pour Sony Ericsson et le plus bas historique des ventes pour Motorola depuis début 2001.
Les analystes s’attendent toutefois à un regain d’intérêt pour l’Américain. Motorola a terminé la séance jeudi à Wall Street sur une hausse de 9,8%, après la publication de 12 millions de dollars de bénéfices entre juin et septembre. Le vétéran table sur un quatrième trimestre encore meilleur grâce à sa stratégie basée sur Android.
L’ange Rachael sur Sony Ericsson
Quant à Sony Ericsson, l’entreprise se prépare elle aussi à une offensive de type « tout pour le tout ». Mardi sera dévoilé le premier Android sous pavillon Xperia de la marque nippo-suédoise, événement qui pourrait sonner le glas de la stratégie multi-OS, multi-profils au profit du haut de gamme.
Le terminal baptisé Rachael serait en réalité le « Xperia X10 Infinity ». Doté d’un processeur Snapdragon de Qualcomm (cadencé à 1 Ghz) et de 32 Go de mémoire interne extensible par MicroSD, il disposerait d’un capteur 8.1 mégapixels full HD pour la vidéo. Sous Android 2.0, il se démarquerait par le développement de deux couches propres au constructeur. La première serait liée au carnet d’adresses, intégré aux réseaux sociaux (Facebook, Twitter, MySpace). La seconde à la musique, grâce à une immersion, « sociale » elle aussi, aux ressources du web mobile.
Les collaborateurs de l’entreprise attendent 2010 de pied ferme, comme la fin d’une trop longue période de purgatoire. Les résultats de la maison-mère Sony ne sont pourtant pas de nature à arrondir les angles : elle accuse un déficit net de 63 milliards de yens pour le dernier trimestre.
Une fois encore, les stratégies de Sony Ericsson et Motorola se rapprochent. Sony Ericsson rêve d’Amérique. Motorola peine en matière de convergence technologique. Les deux constructeurs n’auraient-ils pas beaucoup à gagner à l’unisson ?