Après un premier essai dans le monde des Smartphones tactiles avec le 5800 (sans compter le 7700), il était temps pour Nokia de renouveler son modèle phare afin de rajeunir son image de marque et de ne pas paraître dépassé par rapport aux derniers modèles d’Apple, HTC et autres. Présenté en décembre 2008, le N97 se serra cependant fait désirer plus de 6 mois avant d’apparaître sur le marché et satisfaire l’impatience grandissante des acheteurs potentiels. Cependant, en 6 mois le marché des smartphones haut de gamme a progressé tant au niveau des fonctionnalités qu’au point de vue des systèmes d’exploitation. Le N97 arrive-t-il trop tard ?

Déballage et prise en main

Nous en avons l’habitude avec Nokia : les coffrets de vente de leurs smartphones haut de gamme sont réellement bien fournis en accessoires. Certaines marques pourraient d’ailleurs s’en inspirer (Apple, si tu nous lis …) quand on voit le prix de vente de ces appareils …

Ainsi nous trouvons :
– Le Nokia N97
– Un chargeur
– Une batterie
– Un câble USB
– Un adaptateur pour les anciens chargeurs Nokia
– Télécommande + écouteurs
– Chiffon de nettoyage

Par rapport au prix de vente situé aux alentours de 650 euros, nous étions en droit d’attendre au moins autant d’accessoires qu’avec le 5800. Par rapport à ce dernier, il nous manque donc une housse et le câble vidéo.
L’appareil en lui même étonne d’abord de par ses dimensions qui sont plus contenues que ce que nous craignions. L’encombrement et le poids restent cependant conséquents, batterie haute capacité et clavier complet sur système à glissière oblige. Au point de vue de la finition, malgré une coque entièrement plastique, on ne décèle aucun jeu dans le système de glissière.

Le système d’ouverture de l’écran incline obligatoirement ce dernier, ce qui permettra également de facilement regarder vos vidéos en déposant le N97 sur une table, mais l’angle d’inclinaison plus élevé que sur le Sony Ericsson X1 par exemple pourra attirer les critiques de certains acheteurs. Petite subtilité : la partie arrière du système d’ouverture reprends les principales caractéristiques de l’appareil.

A l’utilisation :

Le N97 partage son système d’exploitation avec le 5800 et le Samsung Omnia HD, et c’est donc très logiquement que l’utilisation des trois appareils sera fort semblable. Dès la première utilisation de l’écran tactile, c’est la réactivité de ce dernier qui étonne par rapport à notre essai du 5800. La lisibilité de l’écran en plein soleil est également meilleure. L’écran reste cependant de type résistif, c’est à dire qu’il ne répondra qu’aux appuis, et non au touché comme le font les écrans capacitifs.

Petit bémol selon nous : le défilement dans les menus (ou par exemple la liste des contacts) n’est toujours possible que via le petit ascenseur à droite de l’écran. Une mise à jour pourrait bien corriger ce point, le futur Nokia 5530 proposant apparemment un système plus convivial similaire à ce qui est intégré sur l’iPhone ou sur les HTC Touch.
L’un des gros avantages du N97 par rapport au 5800 est clairement son clavier complet. Même si les touches sont de dimensions correctes et bien espacées, nous n’avons pas été totalement convaincus par ce dernier, notamment par rapport au modèle équipant le Xperia X1. Impossible par exemple d’utiliser des parenthèses (sur le modèle AZERTY) sans passer par l’écran tactile et ses menus (ou diverses manipulations au clavier), alors que ces caractère sont pourtant régulièrement utilisés. Les faibles dimensions de la touche « espace » peuvent aussi être contraignantes. Les claviers virtuels déjà présents sur le 5800 restent également présents.
Widgets et navigateur web

Autre nouveauté apparue sur le N97 : les widgets. Ces derniers sont présents (ou non, selon votre choix) sur l’écran d’accueil de l’appareil. A condition de disposer d’une connexion data ou wifi, ces derniers pourront également actualiser leur contenu en permanence, comme Facebook et Actua Weather par exemple. Nous avons cependant regretté qu’il ne soit pas possible de régler l’actualisation du contenu toutes les x minutes, cette dernière, une fois activée, nécessitant en effet une connexion permanente au réseau, ce qui a pour effet de puiser fortement dans les capacités de la batterie.

A noter qu’il nous est arrivé à maintes reprises d’avoir un widget qui plante (Facebook surtout), obligeant le redémarrage de l’appareil pour le rendre à nouveau fonctionnel. Espérons qu’une future mise à jour corrige ces soucis.
Au point de vue du navigateur Web, pas vraiment de nouveauté par rapport au 5800, à l’exception de la sensibilité supérieure de l’écran qui propose un confort d’utilisation supérieur par rapport à ce dernier. Face à la concurrence (iPhone OS avec qui il partage le noyau de son navigateur, ou Android par exemple), le navigateur de Symbian OS possède cependant encore quelques lacunes, notamment dans la gestion des zoom sur les colonnes des sites Internet par exemple.

Appareil photo :

Vu le statut (très) haut de gamme de l’appareil, nous avouons que nous nous attendions à l’introduction du premier capteur de 8 millions de pixels de la marque sur cet appareil plutôt que sur le N86. Comme nous l’avons déjà dit : le nombre de méga pixels ne détermine clairement pas la qualité des clichés, le nombre de paramètres étant assez conséquent, mais le Samsung Omnia HD aura ici un (gros ?) avantage marketing avec ses 3 millions de pixels supplémentaires. Même topo concernant l’enregistrement de vidéos qui reste cantonné à une résolution VGA contre du 720p HD Ready pour l’Omnia HD.

Cela fait tout de même plus de deux ans que les caractéristiques techniques de l’appareil photo des « N series » haut de gamme n’ont pas évolué, une éternité dans le monde de la téléphonie.
La qualité des clichés se révèle finalement très correcte, et est au niveau des derniers smartphones de la marque équipés d’un capteur similaire. Dommage que Nokia n’ai pas été jusqu’à intégrer un flash au xénon comme sur le N82, ce qui aurait permis de gagner en qualité lors des clichés nocturnes.
Comme sur le 5800 : pas de fonction de détection de visages, de sourires ou autres gadgets. Le geotag des clichés est par contre bien entendu de la partie.

Lecteur audio et vidéo :

Vu l’espace mémoire disponible, il est clair que les lecteurs audio et vidéo pourront être mis à l’honneur sans nécessiter l’ajout d’une carte mémoire. La radio FM RDS, la sortie audio 3,5 mm, la télécommande et le transmetteur FM sont également de la partie pour vous proposer une expérience musicale des plus complètes.
Au point de vue du lecteur audio, l’interface reste sensiblement identique à celle proposée sur le 5800 et se révèle donc simple et agréable à l’usage. La qualité audio n’a pas été prise en défaut lors de nos essais, tant avec une paire d’écouteurs qui via les haut-parleurs, même si ces derniers se sont révélés moins puissant que ceux du 5800.
Par rapport au 5800, ce sont surtout les vidéos qui bénéficieront au N97 : son grand écran, sa large mémoire interne et son écran inclinable sont des arguments non négligeables face à la concurrence. Il faudra cependant se résigner à encoder toutes ses vidéos en MP4 (ou WMV), le N97 ne supportant pas le format DivX par exemple.
Autre déconvenue : l’absence de câble vidéo dans la boîte, alors que le 5800 en bénéficie.
Petite précision : le transfert de fichiers via la connexion USB se fait à une moyenne de 3-4 Mo/sec.

GPS :

Au point de vue logiciel, aucune nouveauté : Nokia Maps est toujours proposé comme logiciel GPS par défaut. Les cartes sont toujours gratuites au téléchargement, mais le guidage vocal nécessitera un abonnement payant. Il vous est malgré tout possible d’utiliser le logiciel GPS sans guidage vocal tout à fait gratuitement.
Du côté matériel, nous retrouvons désormais une boussole, et un écran bien plus grand que les autres appareils de la marque. Ce dernier, grâce à son inclinaison possible, se révèle très confortable pour ceux qui trouvaient celui du 5800 un rien trop étriqué.
Le temps de localisation du N97 est très correct, dans la poignée haute des appareils que nous ayons pu tester jusqu’à présent.
Pour les acheteurs qui le désirent, d’autres logiciels sont également disponibles à l’achat afin de remplacer Nokia maps.

Connectivité :

Haut de gamme Nokia oblige, le N97 reprends les meilleures caractéristiques disponibles sur la gamme du finlandais: 3G+( HSDPA), EDGE, Bluetooth 2 (+ A2DP), WiFi b/g, USB, récepteur + émetteur FM, …
Il vous sera toujours possible de désactiver les connexions 3G – passage en EDGE ou GPRS – et WiFi afin d’économiser la batterie.
Il est cependant à noter que nous avons trouvé la connexion WiFi plus capricieuse que sur l’iPhone ou le HTC Magic : il fallait parfois plusieurs dizaines de minutes (ou faire les manipulations manuellement) au N97 pour se rendre compte qu’un réseau connu était à portée, et s’y connecter pour éviter de consommer inutilement notre connexion 3G. De leur côté, les iPhone 3G et HTC Magic prenaient moins d’une minute pour effectuer les mêmes opérations. Bogue du à sa jeunesse logicielle ?
Note aux utilisateurs de Mac OS X : alors que le 5800 et la plupart des appareils de la marque bénéficient de logiciels de synchronisation compatibles avec les Mac d ès leur sortie (plug-in iSync et logiciel Nokia Multimedia Transfert notamment), c’est le calme plat du côté du N97. En attendant leur arrivée, il vous faudra donc tout transférer manuellement …

Conclusion :

Digne descendant du N95, le N97 impressionne directement de part sa fiche technique des plus complète. Il est sans conteste le Smartphone multimédia le plus performant que la marque ait sorti jusqu’à présent. A l’exception de quelques bogues, il pourrait presque prétendre au sans faute.
Malheureusement la concurrence est désormais plus présente qu’à la sortie du N95, et les Samsung Omnia HD, HTC Touch HD et Apple iPhone 3GS prétendent tous à une part non négligeable du gâteau. Face à ses derniers, nous aurions aimé une partie photo/vidéo encore plus performante pour concurrencer l’Omnia HD, et un système d’exploitation peut-être mieux fini. Toujours est-il qu’il reste selon nous l’un des Smartphone les plus intéressants du marché grâce à sa polyvalence hors norme.
Reste à savoir si le plus grand concurrent du N97 ne sera pas le 5800 du même constructeur, désormais proposé à moins de 300 euros dans plusieurs enseignes, proposant un coffret de vente bien plus fournis pour des prestations à peines inférieures lors une utilisation « normale ».

Terminons par l’autonomie de l’appareil : avec une capacité de 1500 mah, le N97 dispose de la batterie la plus performante de la marque, ce qui lui permet une autonomie correcte malgré sa richesse de fonction. Avec une utilisation non intensive, vous devriez pouvoir tenir 2 jours sans trop de problèmes. En utilisant les widgets connectés au réseau 3G, l’autonomie sera par contre bien moins intéressante : compte moins de 8h dans cette configuration. De quoi conforter nos regrets à propos d’une mise à jour réglable des widgets.
Au point de vue de l’accroche au réseau et de la qualité d’écoute, aucun problème à signaler.

Ce que nous avons apprécié :
– Grand écran réactif
– Finition excellente
– Richesse de fonctionnalités
– Connectivité ultra complète
– Interface très fluide et réactive
– Autonomie

Ce que nous regrettons :
– Quelques bogues de jeunesse
– Clavier moins bien conçu que chez la concurrence
– Aucun logiciel pour Mac OS X n’est compatible avec le N97 à l’heure actuelle