Mobistar ne connaît pas (encore) la crise
L’année 2008 est particulièrement réussie pour la filiale belge de France Télécom. Ses bons chiffres sont notamment réalisés grâce aux données mobiles. Prudence, par contre, pour 2009.
Face à la morosité ambiante, Mobistar affiche un visage réjoui et enthousiaste. Malgré la crise économique, son chiffre d’affaires progresse de 1,5% à plus de 1,53 milliard d’euros. Le bénéfice net, lui, recule de 3,4% et arrive à 280 millions d’euros.
Côté commercial, la satisfaction est encore plus franche. Plus de 250 000 nouveaux clients en 2008. Et même si ce sont les abonnements voix et SMS qui cartonnent, on préfère souligner les 47.000 cartes laptop et la nette progression de l’internet mobile. Nous avions suggéré fin 2007 Internet Everywhere au rang de produit de l’année. Ce n’est pas pour rien. A propos de l’iPhone, Mobistar se contente d’annoncer qu’il fonctionne très bien et qu’il a un impact très positif sur ses résultats. Rien de concret en matière de chiffres de ventes : oublié le temps où l’on déplorait les ruptures de stock constantes.
L’opérateur dispose d’une base clientèle de 3,75 millions d’unités dont 345.000 clients MVNO. La progression dans ce dernier secteur est impressionnante: 67%. La part des clients postpaid monte à 57%. Chose plus étonnante: l’utilisation du SMS a continué de grimper de 57% et dépasse maintenant l’utilisation voix qui chute de 2%.
Pour 2009, comme pour 2008 d’ailleurs, Mobistar souligne l’impact des décisions régulatrices aussi bien belges que mondiales (lisez: européennes) mais également la situation économique qui ne s’améliore pas. Les nouvelles normes d’émission pourraient engendrer des problèmes de couverture. C’est pourquoi Mobistar investit de manière plus conséquente dans son réseau 3G afin d’améliorer l’indice deep indoor. En outdoor, le réseau 3G couvre 85% de la population. La progression « données mobiles » passera aussi forcément par une amélioration de la couverture 3G/HSUPA. Celle-ci ne peut en effet, même dans la capitale, tenir la comparaison face à Proximus, même après plusieurs années de déploiement.
Pas un mot non plus – des remarques évasives dans le meilleur des cas, preuve que la question est délicate ou embarrassante – sur une nécessaire offre triple play face d’une part au câble et, de l’autre, à Belgacom (désormais aussi propriétaire du juteux Scarlet). Mobistar ne peut plus ignorer très longtemps la télévision numérique en dehors de ses mobiles. Trois options : alliance avec Telesat, le câble (Voo, Numéricâble, Telenet) ou… l’ouverture du VDSL2 de Belgacom pour y glisser sa propre solution de télévision sur IP. Pour cette dernière option, il suffit de regarder ce qui se passe en France chez Orange, maison-mère de Mobistar, pour avoir une idée de l’offre qui se dessinerait.
Nous reviendrons dans les jours à venir plus en détails sur la publication des résultats et nos impressions sur le futur du second opérateur mobile belge.