L’homme de la soirée, c’est lui, le premier Belge à pouvoir se procurer l’iPhone 3G par la voie légale dans le flambant neuf Mobistar Center de l’Avenue de la Toison d’Or à Bruxelles. Une foule, pas interminable, pas celle qui attend Madonna à une avant-première, mais enthousiaste et peu avare d’applaudissements. Une foule un jeudi soir, sous la pluie de Bruxelles, comme par tradition.

Nerveux, Benoît SCHEEN, le CEO de Mobistar, est aux aguets. Il est 23h35. Le temps est long. Il regarde sa montre, souvent. Patti Verdoodt, l’attachée de presse de l’opérateur, conduit les journalistes aux meilleures places, là où les photos seront belles.  Les barrières s’ouvrent, le badge « Press » fait toujours impression.  Patti me dit « c’est incroyable », en roulant les « r » avec malice.  Elle est actrice, mais aussi une spectactrice, parmi d’autres, de cette mise en scène.  Avec quelques larsens. Avec de la musique dance.

Dix minutes plus tard, deux molosses surgissent comme d’un film d’aventure ; une mallette contenant les précieux terminaux est portée à l’intérieur du Mobistar Center. On a presque oublié les nouveaux records du prix du pétrole, la déconvenue du Bel 20, les négociations gouvernementales : d’ailleurs, on me signale que Vincent Van Quickenborne serait là. Le Ministre de l’Entreprise, je le cherche, balayant du regard le trottoir.

Musique. Le premier client est invité à se rendre à la caisse. Applaudissements des vendeurs : ils sont émus, font des photos, se regardent et puis sourient. Benoît SCHEEN fait plaisir aux caméras, qui foncent vers lui et les premiers clients. La messe est dite. La nuit sera longue.

Ce soir, bien des constructeurs de téléphones ont dû rêver de ce moment-là, celui où un objet – parce que ce n’est qu’un objet – fait se déplacer les foules.   Je comprends l’angoisse du patron de Nokia, obsédé par cet appareil.   Parce qu’un moment de cet acabit est inédit : le tapis rouge pour un téléphone mobile.   D’ailleurs, chutt, pas question de parler de ‘téléphone’ : les consignes d’Apple sont claires !  Ce n’est pas un téléphone, c’est un iPhone.

Les VIP attendent et l’attente sera longue : la commande, le paiement, la reprise du mobile, l’abonnement. Du papier à musique.  Dans la foule, on trouve le « primus inter pares », Brice Le Blévennec, heureux, comme un enfant. Demain, il se rend à Rotterdam : pas question d’attendre. Il aura son jouet ce soir. Et il proposera son ancien iPhone à la revente, 150 euros de reprise, maximum.

Des blogueurs font des photos : il y a l’équipe d’Astel, eMich, Dieter K. de Netevents.be, les représentants de Belgium-iPhone. Et puis Patti, la voix officielle de Mobistar, qui me dit que ‘c’est vraiment dingue.’ Laurent W. est parti trop tôt : zut, ce sera pour une autre fois.

Dans le taxi, j’observe toutes les images qui défilent dehors. La foire du Midi qui se construit. Un clochard qui s’endort. Une déviation ici, un klaxon plus loin.    J’ai quatre messages email, un SMS. C’était un drôle de moment, un joli moment. Avec ce côté belge, un peu gauche, émerveillé, bonhomme, qui fait qu’ici, on ne prendra décidément jamais rien au sérieux. 

Un petit sourire pour la photo

Bravo à l’équipe Belgium iPhone qui propose une foule de photos sur l’espace FlickR de son responsable. A voir ici sur flickr.com.

Les convoiteurs attendent...
Benoit SCHEEN (CEO de Mobistar) impatient, nerveux
Les molosses apportent au Mobistar Center le précieux colis
Applaudissements pour le premier client.
La file, vers 0h30.
La file des VIP à l\'entrée du Mobistar Center
Le tout premier iPhone vendu

La DH était là