Neo, le premier mobile Linux OpenMoko ‘pour tous’, à 350 euros en Belgique
Il est là, après 2 années de développements, d’annonces, de retards, d’ombre et de lumière : le Neo de FIC est un téléphone tactile, doté d’un système Linux. Ce n’est pas un premier prix de technologie haut débit, c’est un modèle d’ouverture et de créativité.
Le taïwanais FIC dévoilait, à l’occasion de l’Open Source Mobile Conference d’Amsterdam en novembre 2006, le Neo1973. Ce téléphone, basé sur l’environnement OpenMoko sous Linux, était présenté à Las Vegas au CES en janvier 2007. D’abord destiné aux développeurs, il est aujourd’hui vendu au grand public sur Internet sous la marque Neo FreeRunner (GTA02).
Tout comme Android et LiMo, OpenMoko est un projet visant à créer une plateforme de smartphone opensource basée sur Linux et respectant la norme FOSS. La plateforme est une variante de Debian reposant sur le système de paquetage ipkg, le noyau 2.6, GTK+ 2, X.Org, le gestionnaire de fenêtres Matchbox et le serveur de données Evolution.
Première surprise : ni EDGE ni 3G ! Le Neo est livré avec une puce GPRS de première génération, mais s’avère tout de même compatible WiFi (norme g) et aGPS. Bluetooth, le téléphone est équipé d’un écran 2,8 pouces (offrant une résolution de 480×640 pixels). Basé sur un processeur ARM9 de 400 Mhz, il pèse beaucoup trop lourd par rapport à ses concurrents : 185 grammes ! D’origine, une mémoire vive de 128 MB se mêle à un espace Flash de 256 MB, extensible par carte MicroSD. Tri-bande, le téléphone jouit d’une connectique standard miniUSB et casque 2,5 mm. Sa batterie de 1200 mAh lui offre une autonomie très confortable, à plus forte raison puisque ce n’est pas un appareil 3G.
Quel intérêt ? Essentiellement celui des développeurs, qui ont accès à toutes les couches du téléphone, à tous niveaux. Tout ce qui fait ce téléphone est opensource, ce qui permet aux développeurs de libérer totalement leur créativité et leurs envies. Encore faut-il que cette envie se manifeste, dans un environnement où les sollicitations sont grandes (Windows Mobile, RIM, OSX Mobile, Android, LiMo, Java, etc.). A plus forte raison depuis l’annonce de l’ouverture du code de Symbian par Nokia.
Pour l’utilisateur final, c’est un joli téléphone tactile, accessible (350 euros environ TTC) et doté d’une interface utilisateur à la fois conviviale et esthétique. Esthétique n’est pas toujours une évidence dans le monde du Libre, où l’exemple du système Java/Linux de Motorola permet de constater que cet aspect n’est pas la première préoccupation des ingénieurs.
En France et en Belgique, le Neo est vendu via Bearstech sur son site web. Les prochaines livraisons auront lieu mi-juillet, les premiers stocks étant écoulés. Vendu 320 euros TTC (26 euros d’expédition pour la Belgique), le pack comprend un téléphone Neo, une batterie, un chargeur/câble mini-USB, un kit mains libres, 1 pochette, 1 stylet et 1 carte SD de 512 MB. Le produit est garanti 1 an (la loi européenne impose à notre connaissance deux ans de garantie).
Un Wiki permet de fédérer les bonnes volontés, des utilisateurs aux développeurs. On y trouve documentation, spécifications techniques et une foule d’applications en développement.
Avec TOOLinux.
Interessant, un téléphone qui n’a ni EDGE, ni 3G, sur un techno immature… c’est un drôle de paris …
Comme ça a été bien dit dans l’article, l’intérêt à mon avis, c’est de sensibiliser les communauté de développement et de recueillir les premiers feedbacks pour lancer un vrai appareil destiné au commerce.
Après il faut voir l’intérêt de la plateforme. C’est amusant de constater qu’on pensait que le marché était au resserrement des acteurs et des techno, et en fait pas du tout, une nouvelle vague essaye de se frayer un chemin à grands coups d’android ou de linux.
Pourquoi pas, après tout, ca va juste être de plus en plus dur d’apporter une vraie expertise globale sur ces plateformes.
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