En Belgique, la 3G devient un enjeu de marché . Base doit réagir.
Le lancement de la solution « Internet Everywhere » par Mobistar cette semaine était un mouvement attendu et logique. Et pourtant, il risque d’avoir des conséquences bien plus bénéfiques pour le consommateur que la simple arrivée d’un 3e acteur dans le paysage. Quelle sera la réaction de Proximus ? Elle ne va pas tarder. Et, surtout, combien de temps encore BASE va-t-il tourner le dos à une technologie 3G qui devient un enjeu de marché ?
Mine de rien…
Mine de rien, l’annonce faite cette semaine par le 2e opérateur national chamboule le fleuve tranquille de l’Internet mobile en Belgique : gageons que le couple « forfaits étroits et prix dissuasifs » arrive en fin de vie.
Jusqu’ici, Mobistar ne servait en solutions « data » que les seules entreprises. Avec cette nouvelle solution de carte EDGE/3G nomade, le public visé s’élargit : étudiants, particuliers voyageurs, navetteurs, hommes et femmes d’affaires et bien entendu indépendants. La tarification flexible – 5 euros de redevance et 1 euro par journée d’utilisation – ne risque plus d’effrayer qui que ce soit.
De plus, la combinaison des réseaux EDGE (250 kbps) et HSDPA (3,6 Mbps) est un bénéfice évident par rapport à l’offre de Proximus, plus onéreuse (minimum 29,95 euros pour 10 h de surf ou 50 euros pour 2 Go par mois) et confinée au seul réseau HSDPA 3G. Ce qui joue encore en la faveur de Proximus ? Outre l’image du leader technologique, la très importante couverture 3G de Belgacom : plus de 80 % de la population, proportion que Mobistar ne pourra atteindre pour la fin 2007 comme il le prévoyait.
D’où viendra maintenant la réplique ? Il se murmure, dans les couloirs de Proximus, que l’offensive doit se mettre en place rapidement. Sous couvert d’anonymat, l’un ou l’autre salarié bavard applaudit l’arrivée inattendue de Mobistar sur le créneau. C’est que rares sont les acteurs du marché qui, en privé, nieront la nécessité d’un mouvement vers des solutions financièrement accessibles et basées sur un modèle de type « illimité ».
Interrogé la semaine dernière par BFM en France, Thierry Pélissier, Directeur Markéting de SFR, avouait qu’aucun opérateur ne pourrait réussir le pari de l’Internet mobile sans garantir des forfaits illimités à ses clients. SFR lance en effet, une semaine avant l’iPhone d’Orange, une version à très bas prix du N95 8Gb couplé à un abonnement Internet illimité.
3G : Base ne peut plus (trop) attendre…
La réplique pourrait aussi être initiée par BASE, opérateur qui proposait jusqu’à lundi l’offre la plus attrayante du marché : 1 Go par mois pour 25 euros TVAC. Le problème ? EDGE, technologie qui ne tient désormais plus la route et fait office d’ISDN face à des vitesses dignes de l’aDSL résidentiel (1,8 à 3,6 Mbps actuellement) en 3G.
Mardi, Bouygues Telecom annonçait que son réseau HSDPA serait désormais accessible aux clients résidentiels, alors qu’il était réservé au segment professionnel. La couverture reste aujourd’hui le point faible du 3e opérateur français : 20 % de la population.
Nul ne sait pour l’heure avec précision où en est BASE dans la configuration de son réseau 3G et si les antennes ont déjà été mises à niveau pour le HSDPA. Si une simple recherche réseau suffit à constater que la couverture 3G existe chez BASE, notamment dans la capitale et en Flandre, les sites ne sont toujours pas accessibles. Absurde.
On connaît le peu d’intérêt manifesté par l’opérateur à l’égard de la 3G, arguant bien souvent que les terminaux étaient trop peu nombreux et que la vitesse était comparable à celle de l’EDGE. C’était vrai, jusqu’à l’arrivée du HSDPA, qui est désormais la norme pour les grands constructeurs, lesquels misent clairement sur le haut débit pour générer de nouveaux usages (et revenus) : Nokia, HTC, Samsung et Sony Ericsson en tête.
Ce qu’il manque ? Un geste fort, un geste des opérateurs. Gageons que la concurrence, mieux organisée sur le mobile que sur le fixe en Belgique, sera le meilleur allié de la démocratisation de l’Internet mobile. Nous ne pouvons qu’exhorter BASE à réagir face à deux opérateurs qui tissent désormais la toile de nouveaux usages bien moins futuristes que nous le pens(i)ons. L’iPhone, le HTC Touch et le N95 sont là pour confirmer la tendance. L’Internet nomade n’a jamais été aussi proche et possible. Les terminaux disponibles. Que la fête commence !
Voilà qui est très bien dit! Où peuvent donc bien avoir la tête, les décideurs des trois opérateurs belges? Pourvu qu’ils ne se soient pas perdus sur Orange World, Vodafone Live! ou, pire, le portail i-mode…!
17.11.2007, 2h44
Je pense qu’il est un peu facile de simplement dire que Base doir suivre. Mettre en place un réseau complet 3G et HSDPA requiert de nouvelles antennes et donc à chaque fois un permis de bâtir.
Mobistar a prévu dès l’origine de passer directement au HSDPA, cela se voit dans la densité des couvertures d’antennes demandées dans les villes. Leur choix a été clairement HSDPA avec EDGE fall-back et accessoirement UMTS ou cela n’était pas trop cher.
La politique de Proximus a été d’emblée une couverture générale UMTS. Seulement ensuite, ils ont installé EDGE et upgradé en HSPDA, mais leur couverture d’antennes n’était pas optimale pour HSDPA (l’argent dont ils disposent leur permettra cependant de compler ce gap).
BASE a été très clair. BASE a opté pour une couverture EDGE nationale, ne requérant pas de nouvelles antennes, et très peu cher. A mon sens, BASE ne saurait pas en quelques mois revenir à niveau en UMTS et encore moins en HSDPA. Ceci est technologiquement impossible.Ils vont dans les mois à venir certainement annoncer du 3G dans quelques semaines/mois car ils y sont obligés légalement, mais ils leur faudra des années pour avoir une couverture semblable à celle de Proximus et Mobistar, même si KPN investissait massivement. Une infrastructure réseau 3G demande des délai considérable de mise en oeuvre à partir de la décision d’investir (de un à deux ans). De plus, le niveau et la qualité du help desk doit être à hauteur, ce qui n’est pas non plus le plus évident. Le marketing de BASE va donc devoir composer avec leurs limitations technologiques, sans trop fanfaronner ni tromper l’utilisateur. Ce ne sera pas facile !
Concernant l’HSDPA, les antennes sont les mêmes que l’UMTS. Pas besoin de permis ou d’équipements supplémentaires même. Il s’agit d’une mise à jour logicielle du système gérant les antennes. Sauf éventuellement pour les vieux systèmes UMTS.
Concernant l’offre SFR, l’abonnement illimité n’est pas si illimité que cela. Il y a pas mal de conditions et de limite, on se retrouve avec un forfait illimité pour Vodafone Live en gros. Mais certainement pas pour le Web entier !
article très intéressant, félicitations.
Je ne sais pas si Base va réagir rapidement, l’année 2008 sera dure pour eux (en grande partie à cause de la rédution des mobile termination rates), la 3G n’est clairement pas inscrite dans leur stratégie et il est peu probable qu’à très court terme ce type de produits soit consommé en masse.
Les mises à jour d’antennes UMTS => HSDPA sont effectivement peu onéreuses il me semble, mais pour passer d’EDGE au HSDPA il faut bel et bien une mise à jour hardware non?
Une mise à jour hardware est en effet nécessaire.
Rappelons simplement que l’opérateur dispose déjà d’une couverture 3G, notamment à la côte, à Bruxelles et en province. C’était une obligation. Il ne doit pas être chinois d’ouvrir ce réseau aux consommateurs : d’une part, cela désengorge le réseau 2G, de l’autre, cela donne accès dans des lieux stratégiques à des vitesse bien plus spectaculaires, notamment pour le segment business. Mobistar l’a fait immédiatement, même lorsque la couverture 3G du 2e opérateur était maigre.
Tout à fait, merci pour cette précision.
@Cedric : « Il ne doit pas être chinois d’ouvrir ce réseau aux consommateurs « . Oui et non. Il ne faut pas oublier qu’un réseau qui a une couverture radio seulement manque encore des systèmes informatiques nécessaires (OSS/BSS etc …) ainsi que des interfaces nécessaires vers les systèmes de facturation. Cela coûte très cher et prend du temps pour l’implémenter et le tester. De plus, ouvrir un réseau aux utilisateurs est trivial mais ne veut rien dire si l’on ne spécifie pas le nombre d’utilisateurs simultanés, comment sont organisés les fall-back (retour vers la 2G sans interruption de communication si on roule dans un « trou » 3G), et autres joyeusetés.
Ce que je veux dire, c’est que les systèmes mobiles sont quand même des machineries complexes par rapport au fixe. BASE a suffisamment eu de problèmes en lançant des nouveautés un peu n’importe comment qu’il ne vont à mon avis pas risquer l’amateurisme dans leurs nouveaux marchés, notamment celui du business. BASE n’a par exemple actuellement absolument pas la capacité et le niveau suffisant pour offrir un service client professionnel aux entreprises. Pour moi, cela fait partie d’un nouveau service, donc également d’une offre 3G qui ne soit pas une simple pub.
Donc, oui c’est facile d’ouvrir un réseau 3G à quelques utilisateurs pour la frime, non c’est très difficile et coûteux d’offrir un service 3G performant (malheureusement pour nous).
Une petite préçision quand à l’UMTS et HSDPA. C’est vrai que le HSDPA ne nécessite pas de nouvelles antennes et utilisé l’infrastucture UMTS avec switch de cartes et adaptation logicielle.
Ce n’est pourtant pas si simple. Les densités d’antennes requises pour offrir un service HSDPA ou UMTS n’est pas la même.Par exemple, si un quatrième opérateur se lancait en Belgique avec uniquement un service HSDPA, il ne choisirait pas ses sites (lieu, dansité, etc…) d’antennes comme s’il se décidait à lancer uniquement l’UMTS. A nouveau, je parle de services de très bonne qualité commerciale et pas de démos.
Par exemple, Bouygues, n’a jamais caché qu’il était intéressé uniquement par HSDPA et pas UMTS (il le font juste pour être en règle avec les licences, comme BASE). Leurs sites d’antenne 3G sont « choisi et engineeré » en fonction des services HSDPA et pas UMTS (même s’il peuve l’offrir).
Le système utilisé pour l’HSDPA à plus de contrainte même si les fréquences sont identiques. Mobistar à bien choisis de développée sont réseau 3G/HSDPA sans se calquer sur le réseau 2G(2.75G). Par contre, un système développée en UMTS peut très bien fonctionné en HSDPA il me semble. Seul les points éloigne au niveau signaux poseront peut être un peu plus de problème.
28.11.2007, 16h00