Haroun Fenaux (Belgacom) : « Nous n’allons pas déployer EDGE pour l’iPhone. »
Alors que bon nombre d’iPhone débloqués sont aujourd’hui en circulation chez les trois opérateurs du pays, Proximus est le seul à ne pas lui offrir des débits moyens de 250 kbps via EDGE. Nous avons cherché à savoir si Belgacom comptait combler ce déficit, pour notamment optimiser l’utilisation des terminaux actuels – Nokia, RIM, Samsung, etc., largement équipés d’EDGE – ou si le « tout pour la 3G » était toujours de mise. La position du premier opérateur semble claire : l’EDGE, c’est déjà le passé. Oui mais voilà : tout le monde n’est pas de cet avis.
Belgacom est aujourd’hui le seul opérateur mobile à ne pas avoir misé sur la technologie EDGE en Belgique, lui préférant immédiatement la technologie 3G, puis le HSDPA (plafonné pour l’heure à 3,6 Mbps) sur réseau UMTS. La couverture 3G est d’ailleurs exceptionnelle : plus de 80 % de la population, la Flandre étant presque entièrement équipée.
Ne nous y trompons pas ! Chez le premier opérateur du pays, EDGE existe bel et bien, mais sert aujourd’hui de technologie de transition entre la 2G et la 3G dans les zones rurales où l’UMTS ne sera déployé que dans une seconde phase (Sud Luxembourg, Sud Namur). « Nous destinons essentiellement EDGE dans ces régions à des clients qui disposent de notre carte d’accès à Internet mobile pour ordinateur portable », confie Haroun Fenaux, porte-parole de Belgacom.
La différence entre EDGE et la « 3G » ? EDGE permet aujourd’hui d’accélérer les débits du GPRS (+/- 50 kbps) et théoriquement atteindre un débit maximum de 473 kbps, même si la norme est fixée à 384 kbps par l’ITU. En pratique, une connexion EDGE offre des débits de 160 à 250 kbps chez Mobistar (Orange) et Base. Quel avantage ? Un débit presque comparable à la 3G de première génération et des terminaux d’une part plus répandus, de l’autre bénéficiant d’une autonomie accrue.
Même si nombre de constructeurs, au premier rang desquels Nokia et Samsung, misent beaucoup sur la 3G+ pour imposer des services supplémentaires à la téléphonie classique sur un marché où les marges se réduisent considérablement, des téléphones bien équipés comme le N95 (appareil photo 5 Mpx, HSDPA, baladeur, écran haute résolution) souffrent d’un déficit très important d’autonomie, parfois limitée à une seule journée d’utilisation. Dans les zones où la couverture 3G n’est pas optimale, la consommation excessive d’une puce 3G et les passages intempestifs entre les réseaux 2G et 3G réduisent souvent à peau de chagrin l’autonomie d’un terminal. EDGE, pour l’heure, reste la piste la plus évidente et la plus stable pour imposer des terminaux connectés, en attendant des puces 3G et des batteries d’autonomie supérieure.
Ce n’est donc pas sans raison si, aujourd’hui, des appareils de convergence comme les Blackberry de RIM sont majoritairement équipés de puces EDGE et non 3G. Pour Steve Jobs, qui s’est exprimé une fois encore sur la question à l’occasion de l’annonce de l’iPhone à Londres cette semaine, le problème est « simple » : « Nous estimons l’autonomie de l’iPhone à 8 heures de communication, pour 5 heures en mode 3G. Nous y viendrons, mais plus tard. » Comment combler le fossé entre les 250 kbps de l’EDGE et les 3,6 Mbps (voire bien plus d’ici quelques mois) ? Le WiFi, en attendant.
On sait aujourd’hui que si l’opérateur britannique O2 a remporté le marché de l’iPhone, c’est en partie parce qu’il a accepté de faire marchine-arrière : sa stratégie était jusqu’ici la même que celle de Proximus et du groupe Vodafone, « priorité à la 3G ». O2 disposera bien dès l’arrivée de l’iPhone en novembre d’un réseau EDGE couvrant 30 % de la population britannique.
Proximus va-t-il déployer EDGE pour l’arrivée prochaine de l’iPhone ? Pas sûr. « Techniquement, ce n’est pas compliqué. Apple doit équiper l’iPhone d’une puce 3G. Nous n’allons pas déployer EDGE alors que nous disposons d’une couverture très importante du territoire en UTMS, offrant des débits de plus de 3 Mbps. » Oui mais voilà, on imagine mal Apple lancer un terminal chez un opérateur qui garantit à un terminal un débit moyen de 50 kbps alors qu’il pourrait lui en offrir 5 fois plus en mode EDGE.
Proximus a trois solutions : faire l’impasse sur le premier iPhone, l’adopter malgré l’absence d’EDGE ou déployer EDGE sur son réseau. Le problème est pour l’heure identique pour les derniers modèles Blackberry, Pearl, 8800 et Curve : ces terminaux EDGE ne fonctionnent de manière optimale en terme de vitesse de connexion que sur les réseaux Base et Mobistar, eux équipés de l’EDGE.
Chez Mobistar, la stratégie est quelque peu différente. Comme nous le confiait Patti Verdoodt, porte-parole du 2e opérateur belge au printemps dernier : « Mobistar a voulu sauter une étape et passer directement de l’EDGE au HSDPA. La différence entre EDGE et l’UMTS – 384 Kbps – était trop faible à nos yeux. Nous avons donc directement équipé nos antennes pour qu’elles soient compatibles HSDPA. Mobistar couvre 40 % de la population belge en 3G. Nous visons 80 % pour la fin de l’année 2007. » Quant à Base, tout comme Bouygues Telecom, il poursuit l’installation d’antennes 3G non accessibles au public, limitant l’accès à Internet mobile à EDGE.
De tt façon on risque de ne jamais avoir l’iPhone « légalement » en Belgique à cause de cette loi (à la con) qui interdit la vente couplée… Je serais curieux de lire ce que Apple Belgique aurait à dire sur ce sujet…
Cette » loi a la con « , comme vous l’écrivez si élégament, est justement la même qui empêche les opérateurs de nous fourguer des gsm bloqués sur leur réseau respectif. C’est surement aussi cela qui doit poser un gros problème a Job avec son Iphone. En effet, que faire ? Vendre des Iphone simlockés partout dans le monde SAUF en Belgique ? ha ha ha ha…
Pour éclairer le débat, la Belgique n’est pas le seul Etat européen à avoir adopté un loi de ce type. Le Portugal également. Par ailleurs, le problème est ici encore plus complexe : d’une part Apple ne permet visiblement pas la vente à très bas prix de l’appareil (pas question de proposer pour Orange un iPhone à 1 euro) et, de l’autre, elle souhaite verrouiller son utilisation sur un réseau par pays. Ajoutez à cela une politique de commission sur les abonnements reversée par l’opérateur à Apple et, pour garnir le tout, l’impossibilité d’installer légalement ses sonneries sans passer par la case « 99 centimes ». C’est du jamais vu et c’est à la limite de l’intolérable pour le reste des constructeurs. Je suis le premier à reconnaître que cet appareil n’a pas d’équivalent aujourd’hui sur le marché, mais force est de constater que la politique menée par Apple est écoeurante à l’égard des consommateurs finaux.
J’ajouterai, pour ma part, que je trouve assez étrange cette politique de prix qui fait que les produits Apple prennent une valeur inouïe lorsqu’ils passent l’Atlantique. L’iPhone est vendu pour 285 euros aux Etats-Unis. En Angleterre, nous sommes dans les 400 euros.
Il faut aussi prendre en considération le prix de la monnaie locale. L’euro est fort, le dollar est à un niveau on ne peut bas et la livre, même légèrement dévaluée, garde la forme. La transposition d’un prix USD en euro ou en GBP peut donner ce genre de différence, sans oublier la TVA. Aux Etats-Unis, les taxes locales sont à ajouter aux 399 de base.
EN effet, c’est 285€ + les 21% pour la Belgique par exemple :p 🙁
Il me semblait bien que c’était un peu fort comme différences.
le patron de Deutsche Telekom avait dit la meme chose il y a 6 mois….resultat….avant la fin de l´année…déloiement de l`Edge dans toute l´Allemagne…….arrivée de iphone oblige….
comme quoi….un petit appareil peut faire changer beaucoup de choses….