Le web mobile vers son 2.0
Après les mémorables débuts du WAP, après la révolution GPRS, l’internet mobile est face à une nouvelle évolution majeure. Elle est autant technologique que culturelle mais elle sera rapide. Sauf si les opérateurs continuent de camper sur leurs idées d’un web mobile réservé aux vendeurs de sonneries et autres logos en tous genres.
Ce ne sera pas la première fois que les entreprises actives dans le secteur des télécoms mobiles se trompent. On nous avait prédit la lune avec le WAP. On nous avait promis le père Noël avec le GPRS. Certains nous ont vendu un modèle économique nippon qui passe doucement aux oubliettes. A propos, l’i-mode a quitté la Russie cette semaine. D’autres nous balancent des résultats fantastiques avec des portails mobiles bien pensés. Mais pour combien de temps encore ?
Imaginez, il y a quelques années, qu’un fournisseur américain d’accès à internet livrait à ses abonnés un navigateur les conseillant sur les sites à fréquenter. AO-Hell, Compuserve. Inconcevable. L’internet est libre, ma page d’accueil est Google et je surfe où j’en ai l’intention. Pourtant, le web mobile vous est livré par Proximus et Mobistar via des portails commerciaux qui contiennent essentiellement des liens vers des produits payants. Les opérateurs ont le don d’expliquer qu’il s’agit d’une simplification pour les utilisateurs et qu’il suffit d’appuyer sur une touche pour surfer. De toutes façons, le client peut s’aventurer sur d’autres sites si c’est son intention. Attention tout de même à ce genre d’écart de conduite chez Proximus, ça peut coûter cher.
Difficile tout de même d’imaginer qu’à l’époque de la génération SMS, les utilisateurs de téléphones portables soient considérés comme incapables de taper une adresse internet ou d’effectuer une recherche sur Google Mobile. Or, il semble de plus en plus probable que c’est la voie choisie par bon nombre d’utilisateurs européens. Opera Mini est un succès chaque jour confirmé et ça ressemble tellement à ce que vous faites chez vous sur un ordinateur classique. Ce serait donc ça la prochaine évolution de l’utilisation du web mobile ?
Effectivement, dans un monde idéal, le web mobile 2.0, c’est Opera Mini avec un moteur de recherche comme page de démarrage. Sauf qu’il est peu probable que les opérateurs laissent tomber la manne substantielle générée par le contenu mobile payant tel que les sonneries, logos et autres produits toujours plus originaux, toujours plus chers. L’avenir comporte son lot d’incertitudes, d’autant plus si on tient compte du fait que les investissements 3G doivent être récupérés. Ouille !
L’espoir d’un avenir radieux est né avec Mobile Internet de BASE. Certes, les grands déçus du troisième opérateur vont crier au scandale mais il est salutaire d’offrir un tel accès à internet à un prix raisonnable. D’autant plus qu’il est vous est désormais loisibles d’utiliser les clients e-mails présents dans les téléphones portables. Sans surcoût. On nous avait promis la fête avec le MMS.
Superbe article, j’adore la phrase: "Sauf si les opérateurs continuent de camper sur leurs idées d’un web mobile réservé aux vendeurs de sonneries et autres logos en tous genres."
Entièrement vrai !!