Nous proposons les services quand les clients en ont besoin
Si BASE peut se féliciter d’innover en matière tarifaire au niveau voix et sms, le secteur des transferts de données n’est pas au meilleur de sa forme. 2006 sera peut-être une année charnière.
Le lancement de BASE Unlimited a été l’occasion pour l’équipe dirigeante de BASE d’étaler de façon glorieuse les résultats d’une stratégie commerciale appuyée par une palette d’offres avantageuses et des actions dynamiques. Les synergies avec le Groupe KPN sont nombreuses et on prend ce qui fonctionne ailleurs pour améliorer la compétitivité de l’ensemble des opérateurs du Groupe. BASE en arrive même à la conclusion que ses concurrents s’inspirent largement de ce que l’opérateur a introduit en Belgique. Unlimited devrait accélérer la montée de la part de marché et permettre une rentrée financière plus importante. En effet, depuis longtemps, l’ARPU ne dépasse pas les 25 euros. Justement le prix de ce nouvel abonnement. L’innovation de ce produit flat-fee pousse Stan Miller, CEO de BASE, à croire que c’est BASE qui change le jeu. De façon imagée, on invite les équipes de football de Proximus et Mobistar à jouer au base-ball. Touche humoristique qui montre, sans retenue, l’optimisme et la satisfaction des élites du troisième opérateur belge. Les succès de Simyo et TMF viennent, s’il le fallait encore, égayer les choses.
On songe pourtant à ce que BASE aurait pu proposer l’illimité vers l’ensemble des réseaux mais, selon Stan Miller, les prix d’interconnexion sont beaucoup trop élevés. Ainsi, Proximus aurait payé deux fois l’infrastructure de son réseau rien qu’à l’aide de ces frais. BASE lancera un illimité vers tous les réseaux le jour où les tarifs d’interconnexion seront moins élevés.
Une éventuelle comparaison avec les appels gratuits de Skype, par exemple, n’est pas la bienvenue car pour utiliser le VoIP, il faut également payer un abonnement à internet large-bande. Unlimited est, dans ce cas, moins cher.
Mais, car il fallait un "mais", la situation n’est pas vraiment rose concernant les services data autres que les échanges sms. Point d’i-mode ou, comme on pouvait le penser, de lancement du MMS. Stan Miller explique cette situation en précisant que BASE tente d’investir de manière intelligente afin de proposer les services quand les clients en ont besoin à un prix honnête.
C’est pourquoi le premier service EDGE/UMTS (les deux technologies seront lancées ensemble) ne verra le jour qu’à l’été 2006. Quant à savoir s’il s’agira d’un produit i-mode, la question reste sans réponse. Actuellement, il existe un problème de blocage des permis de bâtir à Bruxelles qui empêchera certainement BASE d’atteindre 30% de couverture UMTS fin de l’année, comme requis dans la licence octroyée à l’opérateur. Gand et Anvers sont, néanmoins, déjà couverts. Stan Miller milite une nouvelle fois pour un partage total des installations. Le CEO de BASE pousse également pour la construction d’un réseau UMTS unique qui serait partagé par les trois opérateurs. L’EDGE sera installé sur 100% de l’infrastructure de BASE pour l’été 2006. Un réseau BASE qui, selon Test-Achats, serait de meilleure qualité que celui de Mobistar en termes de couverture et de dropped calls. L’opérateur reste conscient qu’il doit encore produire un effort en Wallonie pour combler certaines lacunes et rejoindre Proximus en tête du classement.
D’autres sujets chauds sont également sur la table. D’une part, après avoir quelque peu dénigré l’offre télévisuelle de Proximus, BASE lancera sa télévision mobile avant la fin de cette année si les résultats des tests aux Pays-Bas sont concluants. La technologie choisie n’est pas encore définie. Il pourrait s’agir du DVB-H ou de l’EDGE/UMTS.
En réaction à l’offre ADSL de Mobistar, BASE, qui est particulièrement déterminé à bousculer Belgacom, a annoncé avoir conclu un accord avec Brutélé et Scarlet en vue d’offrir une solution internet à large bande. Sans donner de dates, l’accord permettrait à Brutélé de lancer une offre mobile. A suivre dans la saga des MVNOs. Sur ce terrain, la fin des discussions avec Telenet n’est pas définitive mais on peut percevoir une certaine lassitude dans le chef de Stan Miller qui aimerait que les négociations soient plus rapides. Quoi qu’il en soit, les mains sont ouvertes vers les câblos wallons qui ne manqueront certainement pas de saisir l’opportunité de renforcer leurs offres sur l’internet pour rencontrer les résultats de leur homologue flamand.