L’abonnement social ou le paradoxe mobile ?
C’est écrit dans la nouvelle loi télécom, les opérateurs doivent pondre une solution pour les gens qui sont dans le besoin. Et quoi de mieux qu’un abonnement ?
Après BASE et sa réduction de 50% sur l’abonnement Avantage aux VIPO, handicapés, la presse et les pensionnés, c’est au tour de Proximus de proposer une facture allégée de 12 euros à la même catégorie de personnes. Autrement dit, il s’agit d’offrir aux gens qui ne roulent pas sur l’or un service similaire à moindre coût. L’initiative semble particulièrement louable mais, tout de même, il n’est pas inutile de se demander s’il n’est pas paradoxal d’obliger une personne financièrement fragile à payer une somme de façon mensuelle pour un service téléphonique.
D’une part, l’abonnement permet de ne pas se retrouver sans crédit et donc, dans l’impossibilité d’appeler. La réduction est tout de même assez forte puisque chez Proximus, il est possible d’obtenir 75 minutes d’Anytime pour 8 euros. Chez BASE, ce sera le même montant et un tarif similaire à celui du poste fixe de Belgacom.
Néanmoins, est-ce que l’argument principal de la carte prépayée n’est pas la maîtrise de son budget ? Que va faire l’opérateur si le client "social" se retrouve dans l’impossibilité de payer ? A quel besoin répond cette nouveauté ?
Quoi qu’il en soit, ce sont les sourds et malentendants qui ont été les premiers à faire l’objet de la générosité des opérateurs. De façon justifiée. Le nouveau tarif social ne serait-il pas un moyen déguisé d’aller chercher les derniers résistants qui n’ont pas encore succombés aux charmes de la mobilité ?
Mobistar doit encore proposer sa solution tarifaire dans les prochaines semaines.